Une si courte lettre à mon Président

Article : Une si courte lettre à mon Président
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26 novembre 2014

Une si courte lettre à mon Président

2014-03-02T214101Z_2117856408_GM1EA330FPF01_RTRMADP_3_IVORYCOAST-OUATTARA_0Certaines personnes courbent l’échine et acceptent en silence un sort qui les brime. Je ne m’y soumettrai point. En guise de réponse, j’ouvre ce billet point d’appui dans mon désarroi.  

Mon cher président

Le 18 novembre 2014 un mouvement de protestation parti de Bouaké, autrefois fief de la rébellion et 2e ville du pays, s’est répandu de façon cordonnée à Korhogo, Ferké, Bondoukou, Daloa et Abidjan. Les militaires ont exprimé leur mécontentement. Raisons avancées : les rattrapages de soldes, le paiement des loyers pour leur famille, ou encore les avancements en grade qu’attendent bon nombre de caporaux. Le ministre délégué à la Défense, Paul Koffi Koffi a demandé aux militaires de regagner leur poste lors d’une déclaration télévisée. Il a également annoncé le paiement d’arriérés de soldes et de frais de déplacement et une meilleure couverture des frais de santé.

Monsieur le Président, je vous ennuie peut-être, à vous relater ce que vous savez déjà. Mais les solutions rapides apportées à leurs problèmes ont fait jaillir en moi des interrogations : Pourquoi une réponse aussi rapide à seulement quelques heures des manifestations? A combien s’élève cette solde qui sera payée pour moitié fin novembre et l’autre moitié fin décembre? Mais qu’en est-il des revendications des enseignants, des médecins, des chefs d’établissements privés.

Vous me direz, Monsieur le président, que la vie n’est pas lisse et qu’on bute sur des aspérités, qu’ont ne peut pas tout régler en même temps. Je vous rétorque que chaque métier, intellectuel ou manuel, mérite considération, qu’il exige un pénible effort physique ou de la dextérité, des connaissances étendues ou une patience de fourmi. Et les enseignants comme les médecins ne sont jamais loués, jamais décorés. Soldats toujours en marche, toujours vigilants. Armée sans tambour, sans uniforme et qui se bat chaque jour.

Que dire de la jeunesse? Des jeunes qui découvrent la drogue, qui se laissent prendre par l’oisiveté , la recherche des gains faciles. Le nombre toujours impressionnant des chômeurs grossit les rangs des délinquants. Eux aussi, attendent toujours vos solutions, notamment les milliards promis.

Je vous ai  écrit une courte lettre, car quand on se laisse mollement pénétrer par l’amertume, la dépression nerveuse guette.

A bientôt!

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Commentaires

respect des standards
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Bravo, c est un plaisir de vous suivre

positions organiques
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Content d'être tombé sur ton blog, il est très bien fait et tes articles sont captivants

Célestin KAMGA
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Jolie lettre à un Président. Malheureusement, l'histoire nous enseigne que ceux qui sont "entrés à la Présidence à bord d'un char ne redoutent jamais que les conducteurs de chars". ADO pourrait-il faire différemment? Difficile à croire!
Espérons qu'il lira ta lettre!